Méca Rétro
Le PDG de Total, Christophe de Margerie, devant un parterre de patrons de l’industrie du pétrole et du gaz réunis mardi à Houston pour la conférence Cera Week, a martelé son message rassurant. « Il n’y a pas d’inquiétude pour les approvisionnements » « L’Arabie a la capacité de combler le manque de production libyenne » a ajouté le patron français.
Tandis qu’outre-Atlantique où l’essence dépasse le seuil psychologique de quatre dollars le gallon dans plusieurs Etats, les voix se multiplient pour que l’administration Obama puise dans les stocks stratégiques. Christophe de Margerie rétorque : « Ces stocks sont faits pour les vraies pénuries. Les utiliser enverrait aux marchés un signal de peur ».
Invité à dresser un tableau général des enjeux pétroliers des années à venir, le PDG qui affiche le plus gros bénéfice du CAC 40, avec 10,2 milliards d’euros, s’est montré moins serein pour le moyen terme. « Nous pouvons nous inquiéter sur notre capacité à augmenter la production » de pétrole, pour faire face à l’augmentation de la demande, tirée par les pays émergents. Or, l’investissement dans l’exploration et la production souffre de l’incertitude ambiante, dit en substance de Margerie. Et « la situation au Maghreb ne rend pas les choses plus faciles ; d’autres « Libye » peuvent survenir ».
Total mise notamment sur le grand nord russe pour sécuriser ses approvisionnements comme en témoigne la toute récente acquisition de 12% du producteur russe indépendant Novatek pour 4 milliards de dollars. En revanche, Total n’est pas prêt pour l’instant à investir massivement dans une autre région du monde aux réserves sous-marine très prometteuses : le Brésil. Le groupe brésilien Petrobras n’offre pas une rentabilité suffisante, estime de Margerie. « Petrobras doit comprendre, si les retours sur investissement sont moins bons que des bons du Trésor américain que ce n’est pas la peine d’y aller ».
Plus inattendu de la part d’un patron de « Big oil » comme on désigne le monde des grandes compagnies pétrolières, Christophe de Margerie a clairement appelé à « réduire la demande » de pétrole. Laquelle ne peut venir que dans les pays développés, « par un usage meilleur de l’énergie ». Une conclusion logique car dans un monde d’incertitudes croissantes, Christophe de Margerie estime difficile de porter la production mondiale de pétrole, actuellement à 86-87 millions de barils par jour, au-delà de 95 millions de barils par jour…
Source : figaro.fr
Et que se passera-t-il le jour ou les pays de l’OPEP n’auront plus les stocks pour satisfaire le demande mondiale ? Cette question aurait mérité d’être posé…
Les prix des carburants battent des records ! Une moyenne de 1,54 euro le prix du litre du super sans plomb 98. (une des stations les plus chères de France située à Paris affiche même un prix de 1,81 euro). Nous avons désormais dépassé le pic historique de 2008.
Les services de la direction générale de l’énergie et du climat ont annoncé que les prix du super 95 et du super 98 ont battu leurs records respectifs de 2008. Le premier ministre, François Fillon, a demandé à la ministre de l’Économie, Christine Lagarde, de « mobiliser ses services » pour vérifier qu’il n’y ait « pas d’abus » dans la répercussion de l’envolée des cours du pétrole sur les prix à la pompe.
La flambée des prix à la pompe trouve son origine dans celle des cours du pétrole.
Lundi, le baril de brent de la mer du Nord s’échangeait à 116,85 dollars, non loin de son pic du 24 février dernier (119,24 dollars), soit un niveau jamais atteint depuis août 2008.
Une question mérite cependant d’être soulevée : pourquoi les prix du super sans plomb ont-ils dépassé le record de 2008 alors que le prix du baril demeure encore nettement en dessous du pic de 140 dollars qu’il avait atteint cette année-là ?
Le 30 décembre dernier, le prix du baril était à 95 dollars. Autant dire que la révolte des peuples arabes ne peut suffire à expliquer à elle seule l’envolée des prix du pétrole… En décembre dernier, la Tunisie qui ne produit aucune goutte de pétrole, était le seul pays à être en effervescence…
Les causes de la nouvelle flambée du pétrole sont clairement à chercher ailleurs. Les grands groupes, les multinationales et les fonds d’investissement disposent de réserves colossales de liquidités qu’ils valorisent en spéculant sur l’ensemble des matières premières dont le pétrole.
Bien qu’on ne puisse pas à proprement parler de risque de pénurie, la situation du marché est de plus en plus tendue. En un an, malgré une croissance de 3% de la demande mondiale, la production est restée stable.
Lors de la dernière conférence Cera Week sur l’énergie à Houston aux États-Unis le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi a déclaré : « Nous sommes en consultation » avec les autres pays de l’Opep “S’il y a une pénurie réelle, l’Opep agira”.
Interrogé sur l’inquiétude des marchés au sujet de possibles troubles en Arabie saoudite, premier exportateur mondial d’or noir, Youcef Yousfi a assuré « sa confiance dans la stabilité de l’Arabie et de ses exportations. Je ne pense pas qu’il y aura des perturbations ».
Et vous qu’en pensez-vous ?
Voici un article laissé par Philippe Richard dans le cadre de notre tribune libre :
D’aucuns pensent que le biocarburant est propre, d’autres sont sceptiques, certain que la panacée n’existe pas… Qui a raison, qui se leurre, qui cherche à tirer profit de la situation ? Autant de questions que tous, nous devrions nous poser avant de foncer tête baissée vers les biocarburants.
Et pour commencer, pourquoi diable les écolos tirent-ils la sonnette d’alarme ? Pourquoi eux ? Cela devrait-il nous interpeler ?
Commençons par nous poser les mêmes questions qu’eux. Tout d’abord, une constatation : les biocarburants sont produits à partir de végétaux. Pour avoir suffisamment de végétaux pour alimenter en carburant un pays comme la France, quelle surface de culture faut-il ? Quelle quantité d’eau faut-il pour faire pousser ces végétaux ? Quelles quantités de pesticides et d’engrais faut-il pour obtenir un rendement correct ? Bien sur me direz-vous, que de questions !
Mais cela ne fait que commencer, beaucoup d’autres en découlent. Avons-nous suffisamment de place pour cette culture ? Reste-il suffisamment de place pour les cultures qui servent à notre alimentation ? A-t-on assez de ressource en eau pour ces cultures ? En restera-t-il assez pour notre alimentation ? N’y a-t-il pas d’interférences néfastes entre ces cultures et les cultures nécessaires à notre alimentation ? A qui profite cette production (semences, engrais, pesticides, …) ?
Beaucoup ont déjà apportés des réponses. Certains pays en payent déjà les frais, et ce ne sont pas forcement ceux que l’on pense. Face à toutes ces questions et aux éléments de réponses qu’ils ont, les écologistes ont nommé ces carburants les “nécrocarburants”.
Mais me direz vous, il faut trouver une solution à la pénurie de carburant fossile, trouver un carburant plus propre, n’utiliser peut-être que les déchets végétaux pour les biocarburants, n’en faire qu’une phase transitoire…
Ce à quoi je m’empresserai de répondre par d’autres questions. A-t-on réellement besoin de véhicules de plus en plus gros et puissant ? N’y a-t-il pas d’autres sources d’énergies ? Quel est le bilan carbone de la production d’un litre de biocarburant (par rapport au carburant fossile) ? Est-ce que la délocalisation des nos activités industrielles n’entraîne pas une surconsommation de carburant ? Ne faut-il pas changer de modèle économique ?
Là vous me dites, il existe les véhicules électriques, l’énergie solaire, la pile à combustible. Eh bien soit, je vais encore poser quelques questions. Combien de batteries faudrait-il pour équiper le parc automobile mondial ? Quel est la réserve mondiale de matière première entrant dans la fabrication de ces technologies ? Quel est le bilan carbone de la fabrication de ces dernières ? Quels polluants tout cela génère ? Peut-on pour une fois penser au recyclage avant la production ?
Je suis bien conscient que certaines réponses à ces questions sont susceptible d’inverser la tendance du pour ou du contre et que les réponses d’aujourd’hui ne seront peut-être pas les mêmes demain.
Mais que vois-je là dans son petit coin, quelque chose qui attire mon attention, un inventeur français qui a permis à l’air comprimé de faire un pas dans l’arène en temps que carburant à part entière malgré un parcours herculéen. Et ce visionnaire a même eu l’idée de génie de revoir toute la filière de fabrication. Mais n’ai hélas là encore que des questions. Pourquoi la France n’a pas soutenu ce projet pourtant très innovant ? Pourquoi ce monsieur est-il obligé d’aller chercher à l’étranger des investisseurs ? Ou en serait ce formidable projet sans sa ténacité ?
Je ne me voile pas la face, je n’ai pas de solution miracle. J’ai juste des questions qui je l’espère me permettrons de faire des choix raisonnés en fonction des éléments à ma disposition.
A Philippe, nous ne pouvons malheureusement pas répondre à toutes ces questions mais voici le point de vu global que partage la BioPower Team :
Nous ne pensons pas que la généralisation de l’éthanol, qui deviendrait une sorte de substitut du pétrole, ne soit ni réalisable ni souhaitable. Matériellement nous n’en aurions pas les moyens. Les surfaces de culture seraient très insuffisantes, de même pour les ressources en eau et en pesticide.
Considérer à l’heure actuelle les biocarburants comme les concurrents directs de notre alimentation est un raccourci beaucoup trop simpliste. En effet même si les biocarburants de première génération sont issus de matière végétale, les chercheurs travaillent actuellement sur la seconde génération de biocarburants, issus de déchets ou d’algues. Pour que ces solutions puissent voir le jour et être diffusées à grande échelle, il faut laisser leur chance aux biocarburants de première génération.
Nous ne pensons pas qu’il y ait de solution unique. Les biocarburants ne sont qu’une solution parmi d’autres qui servirait à pallier la diminution inéluctable des ressources fossiles. Il faudra y associer l’électrique et d’autres technologies comme par exemple le thermique. Nous imaginons la “station énergie” de demain ou nous aurions une pompe E85, une pompe Diester, une borne de recharge électrique etc..
Concernant la solution proposée par l’inventeur Français, pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Nous serions ravis de lui consacrer un article sur notre blog.
Voici le commentaire laissé par Stéphane en réponse à votre article :
Le sujet de l’air comprimé comme carburant est intéressant mais doit prendre en compte de nombreux paramètres, comme la puissance développée par les moteurs, et surtout le moyen de fabriquer l’air comprimé…aujourd’hui il faut beaucoup d’énergie pour en fabriquer. Le gros intérêt c’est qu’une fois dans nos villes les voitures ne sentent pas mauvais…
Source : Roulons Propre - Roulons Nature