Deux articles laissés via notre Tribune Libre par deux internautes ont particulièrement attiré notre attention :

Tout d’abord un premier article posté par Laurent :

Mon pompiste vient de me donner la nouvelle ! Le groupe Total arrête l’E85.
Sur Lyon l’approvisionnement sera pour nous très difficile. Il reste quelques stations Carrefour sur l’autoroute, une pompe Leclerc et une pompe BP à Décines… Qu’allons nous devenir …. ?”

Puis un article posté par Frédéric :

En pleine semaine du développement durable, je constate sur l’ensemble des stations TOTAL du Rhône, sauf une ( jusqu’à quand.. ??) , l’arrêt de la distribution du E85. J’ai questionné le service client TOTAL, mais la réponse est on ne peux plus équivoque, avançant l’argument du E10, sauf que le E10 n’est pas proposé par TOTAL sur un département comme le Rhône…et que c’est du Diesel Excellium qui va remplacer les cuves d’E85.

Faut t-il en déduire que TOTAL a décidé d’asphyxier le choix du consommateur , en ne proposant plus que ses produits “maison” a forte marge ??? Quid des engagements pris en 2006 sur le nombre de point de ventes E85 ?? Quels sont les moyens de pression auprès des ministères en charge de ce dossier ??

Nous allons suivre ce dossier de très près. Le problème d’approvisionnement a été constaté pour le moment dans le Rhône mais si vous avez constaté dans d’autres départements des problèmes identiques, n’hésitez pas à poster votre témoignage.

Nous entendons beaucoup parler de la pollution liée à l’agriculture intensive qui sert à la production des biocarburants. Cette pollution est aujourd’hui fustigée dans les médias, car elle est constatée en France mais nous voulions aborder aujourd’hui deux actualités dont nous entendons peu parler, mais qui cependant peuvent s’apparenter à deux véritables catastrophes écologiques majeures !

Tout d’abord la question des sables bitumineux d’Alberta. Des recherches menées par le professeur David Schindler et son équipe de l’Université de l’Alberta sur la qualité de l’air et de l’eau (1) montre que les niveaux de pollution ont fortement augmenté depuis que les sables bitumineux sont exploités à l’ouest du Canada.

Avec l’épuisement des réserves de pétrole, l’exploitation de l’or noir devient financièrement très intéressante même dans des conditions considérées jusqu’alors difficiles. Le pétrole issu de cette transformation est dit “non conventionnel”. Il en est ainsi des sables bitumineux ou pétrolifères qui sont un mélange de sable, d’eau, d’argile et de bitume brut et que l’on trouve notamment au Canada dans la région d’Alberta (Mais d’autres gisements se situent également au Venezuela et à Madagascar).

Les sables bitumineux sont exploités dans des mines à ciel ouvert ou dans des gisements souterrains. Il faut souvent forer, chauffer le bitume en injectant de la vapeur et des solvants en profondeur, puis mélanger le sable extrait avec de l’eau chaude pour le rendre moins visqueux. Enfin, il faut le faire décanter pour en extraire le pétrole. Ce processus complexe est aussi très polluant.

Le professeur David Schindler, réputé en matière de protection de l’eau, et son équipe ont détecté des teneurs élevées en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), un groupe de contaminants organiques contenant plusieurs substances cancérigènes connus, des agents cancérogènes, mutagènes, qui peuvent modifier la composition génétique d’un matériau, et des tératogènes : des produits chimiques qui peuvent perturber le développement d’un embryon ou du fœtus.
“Nous avons trouvé des concentrations qui peuvent causer la mort, des mutations et des malformations chez les embryons de poisson”, a indiqué David Schindler. Or, quand les humains consomment ces poissons, ils ingèrent en même temps les substances chimiques que ceux-ci ont consommées…

Ces résultats contredisent bien évidemment les affirmations des industriels et du gouvernement albertain qui met en doute les conclusions de cette étude. Selon les exploitants et le gouvernement, le niveau plus élevé de pollution qui est relevé est imputable à des causes naturelles. Un alibi très coutumier chez les pollueurs lorsqu’ils sont confrontés aux conséquences de leurs activités.

Selon Greenpeace, au Canada, plus de 3 000 km2 de forêts ont déjà été détruits pour produire ce pétrole”. Des rivières sont détournées et polluées pour fournir les énormes quantités d’eau nécessaires à l’extraction et à l’exploitation. Les mines à ciel ouvert ont créé d’immenses lacs de déchets miniers. Des quantités colossales de gaz et de carburant sont nécessaires. Au final, les émissions de gaz à effet de serre sont énormes. La production d’un baril de pétrole issu des sables bitumineux est trois à cinq fois plus émettrice de gaz à effet de serre qu’un baril de pétrole conventionnel.”

L’investissement dans l’exploitation des sables bitumineux ne fait que commencer comme en témoigne l’engagement de Total.
“Total investit dans les sables bitumineux : 2,5 milliards de dollars à l’heure qu’il est, 20 milliards dans les vingt à venir” rapporte Greenpeace.

Pour en savoir plus visionnez les images ci-dessous :
[youtube]http://www.youtube.com/watch ?v=owwEZgNyLC0[/youtube]

Une autre situation préoccupante est constatée depuis plusieurs années dans le delta du Niger au Nigeria. Les compagnies occidentales surexploitent les hydrocarbures du delta du Niger, notamment Shell, Exxon ou encore Total.
“Avec le gouvernement fédéral nigérian, l’industrie pétrolière est l’un des acteurs clefs qui porte une responsabilité considérable depuis au moins une cinquantaine d’années dans la situation catastrophique du delta du Niger”, a déclaré Francis Perrin, membre du bureau exécutif d’Amnesty International (AI).

M. Perrin a qualifié de “véritable catastrophe” les déversements d’hydrocarbures, la pollution provoquée par les torchères qui brûlent à l’air libre le gaz produit par l’extraction pétrolière, les rejets de déchets résultant de décennies d’exploitation pétrolière “très mal contrôlée”.

Celestine AkpoBari Nkabari, né en 1973 dans l’Etat de Rivers et militant des droits du peuple ogoni, est venu témoigner à Paris de ces conséquences dévastatrices.
“Les populations locales du delta du Niger vivent dans des conditions inhumaines”, a-t-il raconté en anglais. “L’air que nous respirons, les terres sur laquelle nous vivons, l’eau que nous buvions ont été pollués et nous avons été privées de leurs moyens de subsistance alors que nous vivions traditionnellement de la pêche et de l’agriculture”, a-t-il ajouté. “Il ne nous reste que la faim, la pauvreté et des maladies étranges”.

Pour en savoir plus, ce petit reportage :
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xdxgbs_dans-le-delta-du-niger-une-pollutio_news[/dailymotion]

Pas sur que l’épandage d’engrais sur les betteraves Françaises fasse autant de victime que les fuites d’hydrocabures au Nigéria ou la pollution des rivières au Canada…

(1)Etude, menée pendant l’hiver et l’été 2008 à 60 endroits différents le long de la rivière Athabasca et ses affluents, a été publiée le 7 décembre 2009 dans Proceedings of the National Academy of Science

Source :
www.notre-planete.info/,
www.jeuneafrique.com/

La ministre de l’écologie Nathalie Kosciusko-Morizet l’a annoncé hier, dès juillet 2012 les véhicules les plus polluants seront interdits dans le centre de huit grandes villes de France.
Huit grandes villes (Paris, Saint-Denis, Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Nice et Aix-en-Provence) pourront mettre en place des zones d’action prioritaires pour l’air (Zapa).
Dans ces zones, et pour un test d’au moins trois ans, les véhicules les plus polluants ne pourront plus circuler.
Ce type de mesure avait été prévu lors de la deuxième mouture du Grenelle de l’environnement en juillet 2010, en se fondant sur une réglementation européenne déjà appliquée dans 180 villes d’Europe.

Quels véhicules sont concernés ?

Cette nouvelle mesure concerne tous les véhicules, aussi bien les camions, les utilitaires et les voitures de particuliers que les deux-roues.
L’application de la mesure dépendra de leur niveau de rejet de CO2.
La mise en place de cette nouvelle mesure a nécessité la création d’un nouveau barème, qui classe les véhicules dans 4 catégories, de la catégorie A (très polluant) à la catégorie D (peu polluant).
Parmi cette dernière, on retrouve les voitures mises en circulation avant le 30 septembre 1997, ainsi que les deux-roues qui datent d’avant le mois de juillet 2004.

Les agglomérations pourront décider des modalités d’application de cette nouvelle mesure. Ainsi, chacune pourra choisir de n’interdire qu’une seule catégorie de véhicules, de n’interdire qu’un périmètre restreint, de n’apposer d’interdiction qu’à certaines heures, ou à certaines périodes de l’année…
L’amélioration de la qualité de l’air dans les grandes villes pourrait être en mesure de diminuer le nombre de décès précoces recensés chaque année en France.
On compte aujourd’hui en moyenne 42 000 décès annuels dus à la profonde pénétration dans les voies respiratoires de particules liées au trafic routier, selon l’Organisation mondiale de la santé et le ministère de la Santé.

Et vous que pensez-vous de cette nouvelle mesure ? Doit-on interdire le centre des villes aux véhicules les plus polluants ? Pensez-vous que cela suffise à régler le problème de la pollution dans les grandes agglomérations ? N’hésitez pas à réagir !